Avec la fin annoncée du confinement au 11 mai, beaucoup de questions restent, à ce jour, sans réponse,
Notamment celles concernant le port du masque barrière…
A quoi sert-il ? Sera-t-il obligatoire ou conseillé ? Des masques seront-ils mis à la disposition du public gratuitement ou bien à quel prix ? Où pourra-t-on s’en procurer et quand ? Mais surtout, y en aura-t-il suffisamment pour tout le monde ?
Nous sommes donc nombreux à nous poser l’ultime question : est-il vraiment possible de fabriquer soi-même des masques « maison » ?
J’ai décidé de me pencher (sérieusement ) sur la question et, profitant de pouvoir passer 3 jours à la maison pendant ce grand week-end de Pâques (c’est de l’humour noir), je me suis essayée à la confection de masques barrières en tissu.
Et ce n’est pas si simple qu’il n’y parait !
Renseignement utiles avant de se lancer dans la réalisation de masques barrières
Les tutos fleurissent un peu partout sur la toile. Il est difficile de ne pas s’y perdre.
Pour réaliser ses propres masques, plusieurs critères doivent être pris en compte :
- le modèle (patron)
- le tissu à utiliser
- l’équipement dont on dispose
Faites donc attention si vous choisissez de suivre un tuto que vous avez déniché sur Youtube. Ils ne sont pas tous conformes à ce qui est autorisé préconisé.
Pour ne pas vous tromper, je vous conseille de télécharger gratuitement sur le site de l’AFNOR (association française de normalisation) le référentiel de fabrication de masques : « AFNOR Spec S76-001 – Masques barrières ».
Ce référentiel, disponible en plusieurs langues, est composé :
- d’un Guide d’exigences minimales, de méthodes d’essais, de confection et d’usage pour fabrication en série et confection artisanale
- d’une annexe comprenant des patrons imprimables et utilisables directement
Pour obtenir ces documents en français, vous devez vous inscrire sur le site de l’AFNOR
Sinon, vous pouvez choisir la langue sur cette page . Vous y trouverez aussi des infos complémentaires sur l’utilisation et l’utilité du masque barrière.
Une fois votre inscription finalisée, vous recevrez vos téléchargements par mail. Vous serez, si vous le souhaitez, informés de toutes les mises à jour de ce document.
L’AFNOR a également mis en ligne une « plateforme qui créée le lien entre une offre solidaire et des demandes de masques barrières ».
Mise à jour du 30/04/20 : Une nouvelle page est diponible sur le site de l’AFNOR Cette page s’adresse spécialement aux particuliers. Toutes les infos utiles pour fabriquer des masques barrières y sont réunies (patrons, tutos, types de tissu, foires aux questions, etc.). On peut maintenant y trouver des modèles pour les enfants. |
Voilà pour la partie un peu théorique. Maintenant, passons à la pratique (c’est là qu’on rigole).
I – Le choix du modèle de masque barrière
Sur le guide de l’AFNOR, 2 modèles sont proposés :
- le masque barrière de type bec de canard
- le masque barrière à plis
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1- Le masque barrière de type bec de canard
C’est, pour moi, le plus facile et le plus rapide à réaliser.
Par contre, vous allez vite comprendre d’où lui vient son nom lorsque vous l’aurez « mis en place ». Vous avez effectivement l’air… d’un gros canard.
Il reste néanmoins le plus confortable à porter et celui dans lequel il est le plus facile de respirer car il n’est pas « plaqué » sur le visage. Les élastiques (ou les attaches) passent obligatoirement derrière la tête et non derrière les oreilles. Je pense que la taille standard peut s’adapter à tous types de visage.
L’inconvénient majeur est que, d’après ce que j’ai compris des tableaux listant les matériaux, page 31 de l’ancien guide de l’AFNOR , il ne peut être confectionné à la maison qu’avec 3 couches de tissu (coton, viscose, coton). Si vous n’en avez pas, vous ne pouvez pas le faire (ou il ne sera pas conforme).
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2- Le masque barrière à plis
Celui-là a été un peu plus long et compliqué à réaliser…
En fait, le modèle standard est assez simple à faire, une fois qu’on a compris le système des plis. Ce n’est vraiment pas sorcier. Même moi j’y suis arrivée… sans regarder de tuto !
C’est après que ça se corse.
Tout d’abord concernant la longueur des élastiques. Comme je ne possède pas encore d’usine de fabrication d’élastiques, j’ai choisi les attaches qui passent derrière les oreilles, c’est à dire les plus courtes. Et ce n’est pas évident de trouver la bonne longueur : pas trop serré pour ne pas que ça fasse mal et pas trop lâche pour que le masque soit efficace.
J’ai donc passé des élastiques derrière les oreilles de tout le monde à la maison (en tirant un peu dessus, pour voir ) avant de les couper à la bonne dimension, adaptée à chacun.
Maintenant, concernant le masque en lui même (le tissu seul). L’AFNOR dit dans son guide, je cite : « Le masque barrière contre le COVID-19 doit être dimensionné de façon à correspondre à la morphologie moyenne de la population française visée ».
Donc, moi par exemple, soit je ne suis pas visée, soit je ne fais pas partie de la moyenne. Je vais opter pour la deuxième proposition.
La solution que j’ai trouvée pour me confectionner un masque à ma taille a été, d’une part de réaliser des ourlets plus grands (à partir du même patron car j’avais déjà tout découpé… pour gagner du temps) et d’autre part de modifier un peu la localisation des plis.
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3- Le masque de soin en tissu du CHU de Grenoble
Il n’est pas du tout recommandé par l’AFNOR, à cause du risque de fuite par la couture verticale qui part du nez jusqu’au menton….
C’est dommage car, non seulement il est facile à faire (je l’ai essayé quand même) mais en plus, le patron imprimable prévoit différentes tailles de masque : modèles homme, femme et ado, enfant de 7 à 12 ans, enfant de 3 à 6 ans.
Tant pis.
II – Le choix du tissu pour confectionner des masques barrières
Dans la liste des matériaux recommandés pour la confection du masque barrière, l’AFNOR préconise pour une confection artisanale :
Vous pouvez maintenant retrouver ce tableau en annexe A du document à télécharger (page 43).
Il est également précisé que les masques barrières doivent être lavés dans un lave-linge en utilisant la lessive habituelle. Le cycle complet de lavage (mouillage, lavage, rinçage) doit être de 30 minutes minimum avec une température de lavage de 40°C.
Le temps de séchage complet du masque barrière doit être inférieur à 2 heures .
Sinon, je cite :
- « Il n’est pas recommandé de procéder à un nettoyage avec un four à micro-ondes. »
- « Le masque barrière ne doit pas être congelé. »
Voilà, ça c’est dit.
Bon. Comme vous le savez, les magasins de tissu et autres merceries sont fermés. Il va donc falloir vous débrouiller avec ce que vous avez.
Personnellement, j’ai fouillé toute la maison pour trouver des tissus 100% coton, lavables à 60°C (et oui parce que, avant c’était 60°C… mais ça c’était avant 😜) que j’étais prête à sacrifier pour confectionner des masques.
Résultat des courses : 2 torchons, des draps et des taies d’oreiller.
J’ai d’emblée éliminé un des 2 torchons. Le tissu trop épais ne laissait pas suffisamment passer l’air lorsque j’ai essayé de me le plaquer sur la figure. Il serait dommage d’avoir été épargnée par le COVID-19 et de mourir asphyxiée par un masque…
Je me suis finalement rabattue sur le linge de lit que je n’utilisais plus. Je trouve que ça fait très bien l’affaire pour réaliser des masques à plis à 2 couches.
Pour les attaches, j’ai utilisé des élastiques. J’en avais un petit stock que j’avais acheté il y a quelques mois dans le but de refaire toutes les ceintures de mes pyjamas (comme quoi la procrastination a parfois du bon).
III – L’équipement pour réaliser des masques barrières
Logiquement, une simple machine à coudre peut suffire. D’ailleurs, moi je n’ai que ça et je l’ai fait. Sauf que j’y ai passé certainement beaucoup plus de temps qu’une couturière, même amatrice, mais confirmée.
Et quand vous regardez les tutos recommandés par l’AFNOR, elles ont toutes une surfileuse ou une surjeteuse. « Vous n’en avez pas ? Ce n’est pas grave ! Utilisez le point zig-zag de votre machine à coudre ! »
Ben ouais ! Fastoche !
Bon, franchement, c’est vrai que ça se fait avec la machine à coudre et le point zig-zag. Mais c’est long ! Surtout quand, comme moi, on manque de pratique et on est obligé d’aller lentement pour ne pas faire n’importe quoi…
Donc, en définitive, le degré de difficulté de la réalisation des masques sera plus lié à votre niveau de pratique qu’à votre équipement lui-même.
Conclusion
Je me suis décidée à apprendre à me servir d’une machine coudre il n’y a pas très longtemps. J’en avais assez de tout faire à la main et j’estime qu’on n’est jamais trop vieux pour apprendre de nouvelles choses et vivre de nouvelles expériences. « Mieux vaut tard que jamais » comme on dit. J’ai acheté une machine basique et pas trop chère. Je n’allais pas investir dans une super machine hors de prix et pleine d’électronique dont je n’aurais, de toute façon, pas su me servir.
Jusqu’ici, à part des essais sur des bouts de tissus, je n’avais pas réalisé grand chose d’exceptionnel : des ourlets de rideau, des coussins pour les chats, 1 élastique de pyjama (oui je sais, j’ai beaucoup de pyjamas)… Et, croyez-moi, pour une novice, entre recoudre une poche décousue et réussir à lire correctement un patron de l’AFNOR et les indications qui vont avec, il y a un fossé !!
Tout ça pour vous dire de ne pas vous inquiéter car si moi j’y suis arrivée, tout le monde peut le faire !
Vous n’avez pas l’intention de coudre des centaines de masques en série en un temps record pour les soignants (sinon vous ne seriez pas en train de lire ça depuis 5 minutes ). Vous allez confectionner des masques pour vous et les membres de votre famille. Ils ne vous en voudront pas si l’esthétique n’est pas parfaite et si les points ne sont pas droits, surtout après s’être fait tirer les oreilles avec des élastiques (pour voir).
Alors, lancez-vous et essayez ! Qu’est-ce que vous risquez ?
Et qui sait, peut-être qu’a force de patience, de persévérance et surtout de pratique, vous vous sentirez prêts vous aussi à vous inscrire sur la nouvelle plateforme solidaire de l’AFNOR dédiée aux masques barrières !
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J’ai fait cadeau à ma maman pour sa fête d’un masque barrière, comme je voulais marquer le coup pour elle qui est une fan des années soixantes je lui ai choisi le modele BB que j’ai trouvé sur le site https://www.boutiqueassialingerie.com/masque-barriere/
Les masques proposés sont fabriqués en France en hautes Loire.
Elle a été très agréablement surprise .
Protegez vous bien
Isa