L’étiquetage des denrées alimentaires est aujourd’hui très règlementé.

L’information doit être claire et précise afin de protéger la santé et les intérêts des consommateurs tout en veillant au bon fonctionnement du marché intérieur.

L’étiquetage doit permettre au consommateur de pouvoir décider en toute connaissance de cause et utiliser les denrées alimentaires en toute sécurité.

Encore faut-il savoir le décrypter…

 

Nous allons nous intéresser ici à l’étiquetage des denrées alimentaires préemballées. C’est-à-dire les denrées conditionnées dans un emballage avant leur présentation à la vente.

Le plus souvent, ce sont les produits qui sont vendus dans les rayons libre-service des supermarchés.

 

Nous allons aborder 4 points qui me paraissent fondamentaux pour une bonne compréhension des étiquettes :

  1. Liste des mentions obligatoires sur les denrées alimentaires préemballées
  2. Liste des ingrédients
  3. Déclaration nutritionnelle
  4. Allégations nutritionnelles et de santé

 

Denrées préemballées dans les rayons libre-service des supermarchés

1- Liste des mentions obligatoires sur les denrées alimentaires préemballées

 

L’étiquetage des denrées alimentaires est régi par le règlement INCO (information des consommateurs sur les denrées alimentaires). Il s’agit du règlement (UE) n°1169/2011 du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne.

étiquetage alimentaire : règlement INCO

Les informations devant obligatoirement figurer sur les étiquettes des denrées préemballées sont les suivantes :

  • dénomination de la denrée
  • liste des ingrédients
  • ingrédients ou auxiliaires pouvant provoquer des allergies ou des intolérances
  • quantité de certains ingrédients ou catégories d’ingrédients
  • quantité nette de denrée
  • date limite de consommation ou date de durabilité minimale (anciennement DLUO)
  • conditions de conservation et d’utilisation
  • identification de l’exploitant (nom, adresse)
  • pays d’origine ou lieu de provenance
  • numéro du lot de fabrication
  • mode d’emploi (si nécessaire)
  • titre alcoométrique volumique acquis (taux d’alcool) pour les boissons dépassant 1,2 % d’alcool en volume
  • déclaration nutritionnelle

 

L’omission de certaines mentions est autorisée dans des cas particuliers.

Par exemple : bouteilles en verre réutilisables et ne comportant pas d’étiquette, emballages de moins de 10 cm²…

Vous pouvez en trouver la liste complète dans le règlement INCO.

2- Etiquetage alimentaire : Liste des ingrédients

étiquetage alimentaire : liste des ingrédientsIls apparaissent dans l’ordre décroissant de leur importance pondérale, au moment de leur mise en œuvre dans la fabrication de la denrée.

L’ingrédient principal est donc le 1er de la liste.

Les ingrédients pouvant provoquer des allergies doivent être mis en relief.

La liste des ingrédients doit mentionner tous les produits présents dans la denrée, y compris les arômes, les additifs alimentaires et les enzymes alimentaires. Seuls les résidus ne sont pas considérés comme des ingrédients.

 

La liste des ingrédients n’est pas obligatoire dans des cas définis par le règlement INCO.

Par exemple : denrée composée d’1 seul ingrédient, fruits et légumes frais non épluchés et non découpés…

 

Certains constituants ne doivent pas obligatoirement figurer dans la liste des ingrédients.

Par exemple : constituants ayant été soustraits pendant la fabrication puis réincorporés ensuite en quantité égale, supports d’additifs utilisés aux doses strictement nécessaires…

 

 

Quelques précisions et définitions :

Un arôme est un produit qui est ajouté à une denrée alimentaire pour lui attribuer (ou modifier) un goût et/ou une odeur.

Un arôme peut être constitué de substances aromatisantes (molécules) et de préparations aromatisantes (extraits, huiles essentielles…).

Des supports peuvent être utilisés pour disperser, diluer ou dissoudre l’arôme.

 

Les supports sont des substances solides ou liquides, comme les solvants, utilisées pour disperser, diluer ou dissoudre un additif alimentaire ou un arôme.

Les supports interviennent dans le processus de fabrication et de transformation de la denrée mais ils ne sont pas forcément présents dans le produit fini, ou seulement sous forme de résidus.

Les supports ne sont donc pas indiqués dans la liste des ingrédients, sauf s’ils sont susceptibles de provoquer des réactions allergiques.

Un additif alimentaire peut être utilisé comme support.

Les additifs alimentaires

Les additifs sont des substances étrangères ajoutées volontairement à un aliment, dans un but technologique.

Les additifs sont utilisés pour prolonger la conservation des aliments et améliorer ou renforcer leur texture, leur couleur, leur saveur.

Ce sont les colorants, les conservateurs anti-microbiens appelés conservateurs, les conservateurs anti-oxydants appelés antioxydants, les agents de texture (émulsifiants, stabilisants, gélifiants, épaississants), les édulcorants

Les additifs peuvent être des produits naturels ou des produits chimiques synthétisés.

En Europe, ils doivent être mentionnés sur les étiquettes. Ils peuvent apparaître sous leur nom complet ou sont désignés par la lettre E (comme Europe) suivie d’un numéro qui permet d’identifier leur catégorie.

Les plus couramment utilisés sont :

  • E100… (et suite) : colorants
  • E200… (et suite) : conservateurs
  • E300… (et suite) : antioxydants
  • E400… (et suite) : agents de texture
  • E600… (et suite) : exhausteurs de goût
  • E950 à E969 : édulcorants*

*les codes E951 (aspartame) et E962 (sel d’aspartame-acésulfame) doivent être accompagnés d’une mention obligatoire depuis décembre 2014 : « contient de l’aspartame (source de phénylalanine) »

 

Les enzymes alimentaires

Ce sont des produits obtenus à partir de plantes, d’animaux, de micro-organismes ou de produits dérivés qui sont utilisés pour catalyser une réaction biochimique.

Je traduis… wink

Il s’agit tout simplement de protéines qui sont utilisées pour la transformation et la conservation des denrées alimentaires. Elles permettent d’accélérer certains processus de fabrication.

Elles sont, par exemple, employées dans l’élaboration de boissons alcoolisées, du pain de mie, du fromage…

3- Etiquetage alimentaire : La déclaration nutritionnelle

 

Elle est obligatoire depuis le 13 décembre 2016 sur les denrées préemballées.

Avant cette date, l’étiquetage nutritionnel était volontaire sauf en cas d’allégation nutritionnelle ou de santé où il devenait obligatoire.

L’affichage de la déclaration nutritionnelle est règlementé pour permettre au consommateur de comparer facilement les produits entre eux.

Comme son nom l’indique, la déclaration nutritionnelle doit présenter la valeur nutritionnelle d’une denrée alimentaire.

Elle doit contenir, dans l’ordre :déclaration nutritionnelle sur les étiquettes alimentaires

  • la valeur énergétique
  • la quantité de matières grasses
  • la quantité d’acides gras saturés
  • la quantité de glucides
  • la quantité de sucres
  • la quantité de protéines
  • la quantité de sel

La valeur énergétique doit être exprimée en kilojoules (kJ) et kilocalories (kcal).

Les quantités doivent être exprimées en grammes (g), milligrammes (mg) ou microgrammes (µg), pour 100 g ou 100 ml.

 

Un complément d’information est possible, sur la base du volontariat.

Ainsi, une expression par portion ou par unité de consommation est autorisée.

La teneur en énergie en pourcentage des apports journaliers de référence peut également apparaître sur l’étiquette.

 

La déclaration nutritionnelle n’est pas obligatoire dans certains cas.

Par exemple : les aliments qui contiennent un seul ingrédient ou catégorie d’ingrédients, les infusions de plantes ou fruits, le thé, les emballages dont la surface la plus grande est inférieure à 25 cm²…

4- Etiquetage alimentaire : Allégations nutritionnelles et de santé

 

Commençons par quelques définitions.

♦  Allégation : tout message ou toute représentation sous forme d’image, d’élément graphique ou de symbole, qui affirme, suggère ou implique qu’une denrée alimentaire possède des caractéristiques particulières

♦ Allégation nutritionnelle : toute allégation qui affirme, suggère ou implique qu’une denrée alimentaire possède des propriétés nutritionnelles bénéfiques particulières

Allégation de santé : toute allégation qui affirme, suggère ou implique l’existence d’une relation entre une denrée alimentaire et la santé

étiquettes alimentaires - allégations de santé

1-1 Allégations nutritionnelles

Elles concernent :

1. L’énergie (valeur calorique) que la denrée :

  • fournit
  • fournit à un degré moindre ou plus élevé
  • ne fournit pas

2. Les nutriments ou autres substances que la denrée :

  • contient
  • contient en proportion moindre ou plus élevée
  • ne contient pas

Les allégations nutritionnelles autorisées sont les suivantes :

  • faible valeur énergétique
  • valeur énergétique réduite
  • sans apport énergétique
  • faible teneur en matières grasses
  • sans matières grasses
  • faible teneur en graisses saturées
  • sans graisses saturées
  • faible teneur en sucres
  • sans sucres
  • sans sucres ajoutés
  • pauvre en sodium ou en sel
  • très pauvre en sodium ou en sel
  • sans sodium ou sans sel
  • sans sodium ou sel ajouté
  • source de fibres
  • riche en fibres
  • source de protéines
  • riche en protéines
  • source de [nom des vitamines] et/ou [nom des minéraux]
  • riche en [nom des vitamines] et/ou [nom des minéraux]
  • contient [nom du nutriment ou d’une autre substance]
  • enrichi en [nom du nutriment]
  • réduit en [nom du nutriment]
  • allégé/light
  • naturellement/naturel

1-2 Allégations de santé

Plus de 200 allégations de santé sont autorisées. Vous comprendrez donc que je ne peux pas vous en faire la liste ici ! Vous pouvez trouver la liste complète dans le registre de l’UE sur les allégations nutritionnelles et de santé

Les allégations de santé autorisées peuvent être réparties en 3 catégories.

1- Allégations qui décrivent ou mentionnent :

  • le rôle d’un nutriment ou d’une autre substance dans la croissance, dans le développement et dans les fonctions de l’organisme
  • les fonctions psychologiques et comportementales
  • l’amaigrissement, le contrôle du poids, la réduction de la sensation de faim, l’accentuation de la sensation de satiété, la réduction de la valeur énergétique du régime alimentaire

2- Allégations relatives à la réduction d’un risque de maladie (obligatoirement accompagnées d’une mention indiquant qu’il peut exister de multiples facteurs de risque concernant ladite maladie et que la modification de l’un de ces facteurs peut ou non avoir un effet bénéfique)

3- Allégations se rapportant au développement et à la santé infantile

 

Quelques exemples d’allégations de santé :

Le calcium est nécessaire au maintien d’une ossature normale

Le fer contribue à réduire la fatigue

Les fibres de son de blé contribuent à augmenter le volume des selles

La vitamine C contribue à la formation normale de collagène pour assurer la fonction normale de la peau

L'étiquetage alimentaire est complexe

Conclusion

Comme vous le voyez, l’étiquetage alimentaire est assez complexe… même si les dernières règlementations en ont facilité sa compréhension.

Les allégations nutritionnelles et de santé doivent être précises et ne peuvent plus induire le consommateur en erreur.

Ainsi, par exemple, la mention « sans sucres ajoutés » interdit également l’utilisation des édulcorants (ce qui n’était pas le cas avant).

 

Faites tout de même attention aux allégations générales, mentions ou expressions apposées à des fins de marketing sur une denrée alimentaire.

Par exemple « sans colorants ni conservateurs » ne signifie pas « sans additifs ». Pensez à vérifier la liste des ingrédients !

 

Vous pouvez, pour vous faciliter la tâche, télécharger l’application Yuka sur votre téléphone.

Cet outil est très bien conçu. Il vous permet, en scannant les codes-barres, d’évaluer la qualité des produits alimentaires et cosmétiques.

Pour chaque article scanné, vous accèderez à une fiche détaillée comprenant une note globale, la composition du produit et éventuellement des recommandations de produits similaires meilleurs pour la santé.

Attention toutefois à bien vérifier l’exactitude des informations affichées sur l’application. Il peut arriver qu’il y ait des erreurs. Si tel est le cas, vous avez la possibilité d’en demander la correction (avec une photo de l’étiquette et en modifiant vous-même les informations erronées qui seront validées par l’équipe de Yuka).

Cela représente un excellent apprentissage de lecture des étiquettes. Avec un peu de pratique, au fil du temps, l’étiquetage alimentaire n’aura plus aucun secret pour vous !

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Photo de couverture : OpenClipart-Vectors de Pixabay 

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